Cet ouvrage a deux visées : contribuer à une compréhension collective de la gestion du changement organisationnel et fournir des pistes concrètes d’action managériale.
Le discours habituel porte principalement sur une gestion rationnelle du changement et traite peu de la subjectivité des acteurs dans l’organisation. Cette vision, centrée sur la rationalisation, mérite d’accorder plus de place aux personnes, à leurs temporalités et à leur propre pouvoir de changer.
Le temps n’est-il pas lui-même changement? Et pourquoi le changement organisationnel est-il objet de convoitise, entraînant des jeux politiques qui dépassent la simple gestion? Changer signifie : créer des espaces, dynamiser le pouvoir, le remettre en action et le redistribuer. Faut-il, pour autant, placer l’individu comme sujet du changement?
L’affirmation du sujet n’est pas synonyme d’un refus d’obtempérer : elle traduit plutôt la volonté d’être soi-même et d’être responsable de sa propre vie dans le respect des périmètres collectifs. Parce qu’on m’interpelle comme personne, parce qu’on fait appel à mon intelligence, je consens au changement de manière éclairée et raisonnable.
Le fait de prendre conscience des phénomènes du temps et du pouvoir dans l’action et de les mobiliser pour une gestion démocratique du changement, offre des leviers de coordination et de concertation inédits, mais non sans implications pour les gestionnaires.
Sur la base de notre expérience, la partie théorique de cet ouvrage est complétée par un examen des principes managériaux nécessaires à une approche démocratique du changement, au bénéfice des gestionnaires désireux de mettre ces idées en place dans leur organisation.